Quotidien : 10 juin 2006

Publié le par 2L

 

Quotidien : 10 Juin 2006

Les arracheurs de dents

En jetant un furtif regard sur la première page de « Libération » du 8 juin 2006, on voit une photo représentant un groupe d’éléphants qui va, à coup sûr, à un enterrement de première classe tellement le sérieux de leur attitude impose le respect des gens qui ont l’habitude de carrosser les chemins de la politique avec des régimes de bananes bien mûres. Et le journal titre sa une de la façon suivante : « PS -- un programme très commun » ! Les ténors du parti socialiste se sont réunis ce 6 juin (c’est le jour où tout le monde débarque ses joyeusetés coutumières, couteaux entre les dents, poignard dans le dos et kalachnikov au poing) pour discuter – un euphémisme – d’un projet dit consensuel. Et à 22 H 30, voilà que madame Royal prend la tangente par une porte dérobée histoire de faire comprendre aux autres qu’elle va se faire tirer les cartes chez son pote Nicolas ! Ben voyons, tous les moyens sont bons. A 0 H 40, monsieur Fabius tire sa révérence n’ayant pas fait son compte de sommeil depuis mai 2005. Et le texte est paraphé par les participants, annoncé par le secrétaire général à 1 H 40.

Mais le journal, toujours très documenté, ceci au bon souvenir des âmes grises en perte de neurones, nous retrace les programmes présidentiels du PS des années antérieures.

En 1981, François Mitterrand invente les « 110 propositions » pour lesquelles il va « Changer la vie » en s’éloignant du projet initial tout en verrouillant le PC avant de jeter les communistes par la fenêtre comme des malpropres.

En 1988, toujours François Mitterrand, avec sa « Lettre à tous les Français » qui ne suivait guère les travaux du parti mais il soignait son style qui se rapprochait plus de l’Académie française que des grandes barres de banlieue.

En 1995, le PS est chatouillé, parce que le cul entre deux chaises, l’une Deloriste et l’autre avec un gros penchant gauchisante vers la gauche d’Emmanuelli. Et voilà que Jospin qui ne veut pas être de reste publie ses « Propositions pour la France » en se moquant du qu’en dira-t-on de son parti.

En 2002, de nouveau, Jospin présente un programme dithyrambique « Je m’engage » (fichtre !) qui charcute les entrailles du projet du PS. Il finit par tourner casaque en pleine campagne présidentielle, en reconnaissant que « Mon projet n’est pas socialiste ». 

Ceci à méditer :

« Je vous ai fait des promesses électorales et vous m’avez élu : nous sommes quittes ».

de Henrik TIKKANEN

Et on entend de ci delà que ce projet sera tout d’abord proposé aux adhérents du PS et ensuite aux français. En effet le but des élections présidentielles est de voter pour un candidat qui présente un projet correspondant à ses propres convictions.

Alors, qu’a-t-on fait en 2002 au deuxième tour ? Avec les deux projets restants, l’un de Chirac et l’autre de Le Pen : les socialistes ont voté pour CHIRAC, puisqu’il a gagné. Et beaucoup lui reprochent de mettre en application ses propositions de l’époque, celles de droite !!! Hé, les fous.

Publié dans Quotidien ( Le )

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