Déliquescence -- L'Eternelle Recherche de la Vérité

Publié le par Un Outré

 

8. L’Eternelle Recherche de la Vérité
 
Evidemment tout est bien lancé ……… pourvu que le boomerang ne vous revienne pas en pleine figure, ce serait la pire des choses. Chacun y va de son couplet mi cauteleux, mi madame Irma sur les futilités des prochaines élections. Tout en sachant que la vérité n’est pas celle que l’on croit mais celle que l’on suppute par tâtonnements ou par recherches. En vain. Les raisonnables sont certainement ceux qui savent d’avance que la mouvance intellectuelle et trop versatile des français justifie toujours leur soif de la contradiction hebdomadaire. Les résultats de 2002 n’ont pas encore été inscrits dans la mémoire des loufoques sondeurs patentés aux puces de Saint-Ouen !
 
Il est vrai que, avoir la foi c’est quelque part décrocher la lune sans l’avoir atteinte. Les émissions produites par les prestidigitateurs, ceux-là qui rendent vrai ce qui est futile ou fugace, ont énormément bonne grâce aux yeux du public toujours en émerveillement. La fatalité a souvent près d’elle son corollaire de niaiserie.
 
Dès lors que le sociologue-démographe Emmanuel Todd, qui interpelle une Ségolène Royal en fée imputrescible des couches paisible semi-rurales, pas populaires et encore moins urbaines ou péri-urbaines, nous démontre que le déterminisme agraire n’a pas forcément son jumeau dans l’industrie -- parce que les problèmes qui ont été résolus en Charente Poitou ne reflètent guère l’immensité de ceux que connaît la France – il y en a qui commencent par « oincer » de tous bords.  ! Que le « culturel » des poitevins charentais est loin d’être celui réfléchi de l’autre côté du miroir, même bien nettoyé !
 
Ce pour quoi les deux chercheurs à Sciences-Po que sont Messieurs Grunberg et Laïdi lui contestent ces « vérités grossières et spécieuses », en invoquant les résultats des votes des départements qui ont été inféodés par madame Royal. Allons, et mêmes que ces vérités soient spécieuses, ont-elles une quelconque assise sur des futures élections nationales ? C’est prendre la populace pour ce qu’elle n’est pas. Ces messieurs n’ont pas tort, certes, sur le fond, quant à la populace, en s’adressant à des « veaux » ! A moins que les moutons de Panurge, par trop lénifiants, ne sachent plus s’insurger sur le passage de la carriole socialiste ? C’est ce que l’on appelle la « démocratie participative ». Et lorsqu’ils avancent les « fausses vérités » d’Emmanuel Todd, c’est sous-entendu que les leurs sont vraies : la caractéristique française, c’est que chacun regarde son nombril comme il se sent doué, soit par le miroir, soit directement (difficile pour les bedonnants !). Depuis qu’ils ont sorti ce papier dans un quotidien à l’affût du moindre bizut, les sondeurs impénitents et d’autres analystes, experts en tout, comme ceux d’Outreau, ont déjà tergiversé sur ce sujet de la façon des plus folkloriques !
 
Parler de « vote de classe » pour des enjeux de société, c’est oublier que le but et le cap à atteindre ne sont nullement de faire confronter une classe par rapport à une autre. Ne serait-ce qu’apporter à tout un chacun de quoi vivre décemment dans le sens le plus humaniste qui soit, de la fraternité ! Que les uns s’attardent sur une couleur ou que les autres admirent un paysage, le fond n’est pas de dire que telle classe sociale a plus de valeurs en abordant un tel sujet qu’une autre : l’essentiel pour l’individu c’est ce à quoi il aspire. Parler de « vote de classe », c’est faire du communautarisme de niveau en dénigrant ceux d’en bas au premier choix. On a oublié cette lutte de classe que préconisait Lénine, et qui en deux semaines, a changé de politique en appliquant un communisme de fer, laminant le lambda au rang de vermine du peuple. Qu’est devenue cette lutte des classes populaires cubaines et nord-coréennes dans la mouvance des idéologies généreuses ? Les unes s’engluent dans des taudis malfamés et innommables tandis que d’autres se suicident à petits feux par famine et exactions interposées. Ne décroche-t-on pas la timbale de la démagogie à la sauce de l’infamie ? N’est-ce pas de l’ignominie que de soudoyer le tréfonds de l’intellect du peuple, toujours aussi naïf que niais ? Il suffisait de se remémorer encore ces scènes toujours présentes des années 60, un vendredi soir où des ouvriers d’une usine aux alentours de Budapest qui sortaient des petites machines-outils pour leurs besoins personnels, des travaux domestiques du dimanche au frais de la communauté ? Et ce sont les mêmes qui passaient le reste du temps de la semaine à les réparer ? Ou ces commissaires politiques, voyeurs incessants des faits et gestes de leurs concitoyens, qui accompagnaient des groupes sportifs avec en arrière-pensées des achats de pièces détachées pour leurs propres véhicules tombés en panne, au fond de leurs piteux jardinets des banlieues crasseuses, bardées de barres résidentielles ? A défaut d’être humanistes, soyez un tant soit peu humain. Car si la roue sait tourner dans un sens, elle le sait aussi en sens inverse. Avec véhémence.

 

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