La Langue de Bois - L'Art de Promettre

Publié le par Invisible

L’Art de promettre…  

 

                Première histoire

C’est celle d’un organisateur responsable régional d’une structure connue qui veut rassembler ses collègues des autres régions lors d’un congrès dans une ville moyenne au bord de l’océan. 

Le quidam, dont les ressources de fonctionnement de son association, demeurent très souvent à la limite du dépôt de bilan, s’en est allé quémander quelques subsides sous la forme de subventions auprès de cette commune aux accents politiques bleutés. Comme la coutume le veut, il demande une audience auprès du premier élu…..qui l’a lui accordée. Autour de la table de discussion figurent un adjoint du secteur de la demande, un autre adjoint d’un autre secteur de la vie communale et le secrétaire général de la ville. Les discussions vont bon train et qui se terminent sous d’excellents auspices. L’adjoint de référence décide d’accorder une enveloppe de 750 euros (5 000 francs de l’époque). Heureux, l’organisateur entreprend de ficeler son dossier en prenant rendez-vous avec le directeur d’un hôtel de la commune pour héberger la soixantaine de participants. 

A la réunion, il retrouve le 2ème adjoint, qui n’est autre que le propriétaire de l’établissement d’accueil. Les transactions sont faites dans les bonnes conditions. Une semaine se passe, l’organisateur reçoit deux courriers : l’un contenant le contrat signé par le propriétaire de l’hôtel et dans l’autre, un courrier du premier magistrat de la commune qui……………refuse tout simplement la subvention !

 

C’est le cas de figure de la Langue de Bois la plus perverse qui soit : l’homme politique porte très souvent des vêtements réversibles en bravant toutes les intempéries. 

 

                Deuxième histoire 

Une institution sportive, à laquelle on a demandé d’organiser une compétition de valeur nationale -- où près de 130 participants venant de toute la France se rassemblent pour décrocher un titre – intensifie ses démarches pour relever le défi d’une telle organisation.

Comme toute association en France qui ne vit que de subsides des collectivités territoriales, qu’elles soient locales, départementales ou régionales, ses représentants sont allés demander une aide substantielle à une commune, rosie depuis quelques années, et située en bord de mer. Pourquoi cette commune ? Parce qu’elle possède des installations sportives correspondant à la nature spécifique du sport de cette compétition. 

Les négociations révèlent l’attachement du 1er magistrat de sa commune à ce genre de compétition de haut niveau et surtout de l’apport économique que va procurer la présence de ces compétiteurs durant cinq jours. Dans sa conclusion, le maire consent une aide de 1 300 euros (8 000 francs environ) à l’association.

Une quinzaine de jours plus tard, le responsable de l’association reçoit une lettre du maire qui est au regret de ne pouvoir abonder dans le sens de cette aide, le budget prévisionnel de son adjoint aux finances ne permet pas un tel écart. Cette fuite en avant, de par la méconnaissance voulue et préparée à l’avance, des deniers de sa commune, fait de ce maire une nouvelle girouette dans le paysage des élus de ce pays au travers étonnant. Les contrats avec un hébergeur et un restaurateur ont été finalisés entre-temps.

L’art de virevolter d’un politique n’a de concret dès lors qu’il peaufine sa Langue de Bois comme un Credo au moment de l’Eucharistie.

Publié dans Langue de Bois

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